Il faut quitter la place de la mairie par derrière celle-ci pour atteindre notre charmante église, cachée par les murs qui entourent d’un côté la ferme et de l’autre le parc du château.

 

Historique

L’église actuelle, restaurée vers 1845, succède à une chapelle du XIIIe siècle, puis à une église des XVe et XVIIe siècles.

Elle est dédiée dès l’origine à Notre-Dame de l’Assomption, et une chapelle Saint-Louis est mentionnée dès le 14ème siècle, destinée à abriter les tombeaux des seigneurs successifs du château de Presles voisin.

Au 14ème siècle, le chevalier Jean Le Bâcle fait établir une cure dans la chapelle de ses ancêtres « donnant le quint de sa terre pour l’établissement du curé » et lui assurant le gîte et le couvert : c’est ainsi que le dernier prêtre résidant à Villiers, le Père Henri Bernon décédé en 1993, logeait dans une maison qui était une dépendance du château, aujourd’hui annexe du Musée Foujita, bel exemple d’un droit coutumier tenu près de sept-cents ans… 

Cette église du XIIIe siècle est ravagée à la fin de la guerre de Cent Ans… En 1462, il n’en reste que le clocher et les rares fidèles se rendent à Gif pour les offices.

L’église est reconstruite au milieu du XVe siècle et, pendant la Renaissance, elle redevient le centre d’une communauté rurale qui s’agrandit.

Le bâtiment semble avoir été profondément remanié au XVIIe siècle sous l’impulsion de Michel Lucas, châtelain de Villiers, qui fait également construire le château Louis XIII que l’on peut encore admirer aujourd’hui, et qui communiquait dans l’église par une petite porte percée dans le mur du parc du château (toujours visible, la porte est surmontée des armes de Michel Lucas) 

Le clocher actuel semble être le principal vestige intact de cet édifice du XVIIe siècle.  On sait que la cloche a été bénie en 1656 par Michel Lucas.

En 1757, l'abbé Lebeuf jugeait l'église récente, mais y détaillait de nombreuses pierres tombales conservées dans le dallage de l’église, certaines datant du Moyen-Age, marquant l’importance des Seigneurs de Presles, de Voisins et d’autres lieux du voisinage : « quelques-uns de ces seigneurs vêtus de court ont des oiseaux parsemés sur leurs habits ». 

L’église s’enrichit au XVIIIe siècle : les trois vitraux du cycle de la Vierge et la chaire en bois sculptée (inscrite à l’inventaire des monuments historiques), ainsi que la construction successive de deux chapelles. D’abord au nord la chapelle de la Vierge, puis au sud la chapelle Saint-Louis, dédicace reprenant la vocation de la chapelle seigneuriale du 14ème siècle. La chapelle Saint-Louis érigée sous le règne de Louis XVI est remarquable par son style pompéien polychrome et par l’unique tableau conservé dans l’église, une copie d’un original attribué à Charles Le Brun : Saint-Louis adorant la couronne d’épines.

Après les dommages de la Révolution (l’église étant confondue avec sa vocation de chapelle seigneuriale), les murs sont rebâtis en meulière vers 1845 et l’intérieur fait l’objet d’une complète rénovation. 

Les peintures polychromes en style romano-byzantin de l’abside sont l’œuvre du curé Georges Scott en 1884, qui achève ainsi la restauration commencée en 1845. Le précieux chemin de croix en peinture sur porcelaine, dû à l’atelier de Lucien Chovet, est posé à la même période. La mention de l’« autel privilégié » date également de cette période, où le culte catholique renoue avec des pratiques abandonnées.

En 1954, le Comte Biver offre le vitrail de la Nativité et se fait représenter sous les traits du berger en adoration.

Le peintre Léonard Foujita qui avait acquis une maison dans le village en 1960 se proposa pour repeindre le chœur et la voûte de l’abside, mais le curé de l’époque s’y opposa voulant garder les couleurs vives de Georges Scott. 

A l’entrée de l'église se trouve une dalle funéraire en calcaire, gravée, datant de 1274, sous laquelle a reposé un chevalier représenté en armure : l’inscription mentionne qu’il s’agit du fondateur de l’église, on en déduit qu’il s’agit probablement de Guillaume de Voisins, premier du nom, chevalier et seigneur de Villiers-le-Bâcle (inscrite à l’inventaire des monuments historiques). 

Une dernière restauration eut lieu en 1993-1996, permettant de raviver les couleurs des fresques de la nef et de l’abside et d’habiller les murs de boiseries. La municipalité commande le vitrail ornant la chapelle Saint-Louis pour honorer la mémoire de son dédicataire (Louis IX), représenté ici en prière sous son chêne (1995).

Suite à une reprise sur le parc du château en 1998, nous pouvons maintenant faire le tour complet de l’église par l’extérieur tout en profitant du cimetière qui en 1971 accueillit la tombe de Foujita, en pierre de granit rose surmontée d’un trèfle (symbole trinitaire). Une plaque a longtemps orné cette tombe, témoignant des liens que le peintre avait su tisser avec les Villebâclais: " Le conseil municipal et les habitants de Villiers, à un homme de cœur ".

En 2003, sa dépouille a été transférée, à la demande de son épouse Kimiyo, dans la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix à Reims, chapelle que le peintre avait lui-même conçue et décorée, en action de grâce pour son baptême reçu dans cette même ville le 25 octobre 1959.

Depuis 2015, à l’initiative de l’Association paroissiale Villiers-Saint-Aubin, un ensemble de documents et d’estampes originales est rassemblé pour évoquer la décennie mystique de Leonard Foujita : les dix dernières années de la vie du peintre, chantre de la vie charnelle sublimée par le regard de l’au-delà.

 

Laurent Roth
Vice-président de l’Association paroissiale de Villiers-Saint-Aubin.

 

Bon à savoir : Des visites guidées de l'église sont organisées sur demande. Contacter : Laurent Roth, guide-conférencier, à contact.apvsa@gmail.com

 

 

MàJ mars 2022
Diaporama